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Rubrique Pour les enseignants

Le réseau PAS

Le 22 mars 2009

Le réseau PAS (Prévention, Aide et Suivi)

Le réseau Prévention, Aide et Suivi a été mis en place avec la mutuelle générale de l’Éducation nationale (MGEN).

Ce service confidentiel, neutre, anonyme et gratuit est mis à la disposition de tous les personnels de l’Éducation nationale du département qui éprouvent des difficultés d’ordre professionnel ou privé. Il permet aux enseignants de s’exprimer librement et de recevoir le soutien de psychologues extérieurs à tout service de l’Éducation nationale.

Lu dans L’Yonne Républicaine (TEMPS FORT : Région le vendredi 19 mars 2010)

Un psy pour soigner les maux des profs

Depuis trois ans, dans l’Yonne, des psychologues sont à l’écoute des personnels de l’Éducation nationale. Jérôme Dupin prend en charge les consultations à Auxerre.
Tous les mercredis matins, Jérôme Dupin, psychologue et membre d’une société de psychanalyse, reçoit les personnels de l’Éducation nationale en détresse dans les locaux de la MGEN à Auxerre.

- Qui sont les personnes qui viennent vous rencontrer ?
Je reçois tous les professionnels de l’Éducation nationale, aussi bien les enseignants que les personnels de direction et de l’administration. Aussi bien des jeunes que des retraités, la tranche d’âge la plus importante étant entre 40 et 50 ans.

- Quels sont les problèmes qui les poussent à consulter ?
Beaucoup ont une idée précise lorsqu’ils appellent. Il s’agit souvent d’une difficulté technique. Dans un quart des cas, c’est un travail court, des questions strictement professionnelles, relatives à la vie de classe et qui se règlent relativement facilement.

- Vous n’effectuez pas de suivi sur une longue période ?
Non. C’est une antenne d’écoute, qui n’est pas dans la logique d’un travail thérapeutique au long cours. Un tiers des personnes qui viennent me voir ont des problèmes qui dépassent le cadre professionnel. Je les réoriente vers des structures adaptées.

- On parle de plus en plus dans l’actualité de situations de violences en milieu scolaire. Vous en avez des échos ?
L’antenne existe depuis trois ans, le recul n’est pas assez grand pour ce genre d’observations. Ces situations de crise et de violences ont été pesantes et importantes dès le départ, je n’ai pas vu d’aggravation. Mais je vois de plus en plus de monde.

- Est-ce difficile, pour un prof, de venir voir un psy ?
Non, je ne pense pas que ce soit plus difficile que pour d’autres professions ?! Au contraire, ils exercent un métier relationnel qui les rend plutôt à l’aise pour parler. Ils apprécient aussi de voir quelqu’un d’intermédiaire : qui fait partie de la maison, puisque je suis employé par la mutuelle des enseignants (lire ci-contre) mais qui est extérieur à leur administration.

- Vous n’êtes pas un psychologue « scolaire », c’est important ?
Oui, j’entends beaucoup de plaintes autour de l’institution scolaire. Elles témoignent souvent d’un travail difficile avec les élèves et il s’agit justement de trouver des solutions là où les ressources traditionnelles n’ont pas suffit.

- Certains professeurs sont traumatisés par les problèmes qu’ils rencontrent avec leur classe ?
Le métier de professeur (ou instituteur) a une résonance particulière, l’aspect « vocation » n’est pas négligeable. Et lorsqu’une vocation est mise à mal ? Parfois, la remise en cause va tellement loin que certains profs songent, à 40-45 ans, à quitter l’Éducation nationale. On voyait rarement ça auparavant.

- Et pourquoi le voit-on aujourd’hui ?
_ De plus en plus, les enseignants sont amenés à gérer non pas des « élèves » mais des individualités. On leur demande de trouver des solutions pédagogiques adaptées à chaque individu. Et certains enseignants sont dépassés par cette situation.

- Dépassés et livrés à eux-mêmes ?
Effectivement, en tant que psychologue, je suis de plus en plus amené à gérer des situations qui relèvent plus du social que du médical. Parce que les relais sociaux habituels (syndicats, etc.) se délitent, le sujet se retrouve isolé et sommé de gérer ses problèmes seuls. Et encore, dans l’Éducation nationale, ça tient à peu près la route : j’ai déjà été appelé par des entreprises qui, à la veille d’engager un plan social, se disaient que ça ne serait pas mal d’avoir un psy sous la main !

- On assiste actuellement à une judiciarisation des contentieux scolaires. Les enseignants et chefs d’établissements se retrouvent confrontés à des plaintes déposées par les parents ?
Oui. C’est valable dans d’autres corps de métiers également mais c’est vrai que l’inquiétude de la plainte est présente. Le social inquiète plus justement parce que les sujets se sentent moins accompagnés. Avant, ils se disaient : « Je ne suis pas tout seul. » Le discours a évolué en : « On m’avait dit de me méfier. Que vais-je faire ? »